























[Errance photographique, solitude et mélancolie nordique.]
Été 2023 : je cherche un studio à Valenciennes pour 7 mois de formation. J'amorce une reconversion au ministère de l'écologie (pour sauver la planète).
J'ai hâte d'apprendre, de me trouver dans un cadre en accord avec ce que je crois. Je me projette dans le Nord et imagine brosser un portrait photographique des lieux.
Rentrée de septembre : les premiers cours magistraux m'enthousiasment, je suis heureux d'apprendre à nouveau.
Puis le doute s'installe. Je me sens en marge. Je m'intègre à contretemps. Décalage d'âge, d'état d'esprit.
Après les cours, entre révisions et apéros, je fuis mon studio claustrophobique.
J'erre dans les rues, les non-lieux, sans but, avec mon appareil photo. Isolement, décalage, solitude. Vers janvier, s'ajoutent les tensions et incertitudes pour l'attribution des postes. Les marches sont un exhutoire contre l'anxiété.
Sept mois, 20 pellicules et 600 photos plus tard, je ne regrette pas mon choix de reconversion, mais je ne sais plus ce qu'il en est du projet photo. Avais-je seulement un projet ?
J'ai longtemps cru que rien ne sortirait de ces heures de marche. Pas de fil conducteur, pas de sujet. Des photos éparses et sans lien. Un coup d'épée dans l'eau. Une occasion ratée ?
J'ai laissé les images de côté, à reposer.
2025, en parcourant à nouveau mes images, un fil ténu est finalement apparu : je n'ai pas fait le portrait du Nord, j'ai documenté ma propre errance.
Ces photos, par touches, brossent la toile de fond d'un entre-deux septentrional, un flottement, une transition, teintée de doute et de mélancolie.